Alors que les députés l’avaient voté à l’unanimité, le texte visant à proposer 40 % d’alimentation durable, dont 20 % de produits biologiques dans les cantines en 2020, n’a pas été voté par les Sénateurs. La Fondation Nicolas Hulot dénonce « un manque de vision et de courage politique »
Le Grenelle de l’environnement recommandaient l’introduction de 20 % de produits bio en restauration collective publique. La circulaire du 2 mai 2008 relative à l’exemplarité de l’État en matière d’utilisation de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective fixait comme objectif, pour l’année 2010, « [l’introduction de] 15 % de denrées issues de l’agriculture biologique dans les menus et d’atteindre 20 % en 2012 », pour les établissements de restaurations collective d’État. Quatre ans après échéance, les résultats sur l’ensemble des établissements restent bien plus modestes : moins de 5 % d’aliments biologiques sont consommés dans toutes les cantines de France. Si, selon l’Agence bio, en 2014, 59 % des cantines scolaires servent du bio dans leurs menus, ces chiffres révèlent des situations bien différentes. Certains établissements proposent des menus 100 % et d’autres n’affichent qu’un unique produit bio dans l’ensemble de leurs menus. Au final, la part de la bio en restauration collective ne représente que 2,7 % des produits consommés.
La loi proposée par la députée écologiste Brigitte Allain favorisant l’ancrage territoriale de l’alimentation proposée en restauration scolaire avec l’introduction de 40 % d’alimentation durable, dont 20 % de produits d’origine biologique avait été adoptée à l’unanimité en janvier dernier à l’Assemblée nationale. Le vote au Sénat n’a pu avoir lieu, ce jeudi 10 mars, en raison de la multiplication des interventions des opposants au projet, notamment Républicains. Cela conduit à reporter cette loi.
« Les sénateurs ont fait preuve d’un manque de vision et de courage politique, alors même qu’une meilleure alimentation est plébiscitée par les consommateurs et que la France continue de s’embourber dans ses objectifs de réduction des pesticides », dénonce la Fondation Nicolas Hulot.
Ironie du sort : ce refus des sénateurs intervient au lendemain de la publication par le ministère de l’Agriculture de chiffres montrant une nouvelle progression de l’utilisation des produits phytosanitaires dans l’agriculture en France : +9,4 % de 2013 à 2014, après une hausse de 9 % l’année précédente.signature
Source : EDP Nutrition – 11.03.16